Sa vie de star, est comme un film sorti tout droit de ses rêves d’enfance. Aujourd’hui, elle incarne un nouveau souffle du cinéma camerounais.

KM: Quelle scène vous a ouvert les portes du cinéma ?

EDB: Quand j’étais en classe de quatrième, j’ai commencé à écrire de petits scénarios, sans savoir ce que je faisais vraiment. J’aimais bien ça, je voulais me sentir dans un monde parfait, j’incarnais dans ma tête divers personnages et j’étais heureuse. J’adorais regarder les films américains, mais je ne m’étais jamais imaginé à l’écran. En 2012, je regardais la télé, et j’ai vu le casting lancé pour le film de monsieur Ebenezer Kepombia. J’y suis allée et j’ai été retenue. Malheureusement pour moi, je vivais à Edéa et j’étais dans une situation précaire, je ne pouvais pas faire des allers-retours à Douala. Mais j’ai finalement eu ma chance grâce au réalisateur Ghislain Towa. Je l’ai contacté, il m’a passé au casting, j’ai incarné trois personnages différents sans entrainements. Il a été très satisfait de ma prestation et m’a confié le second rôle de son film le Choix 2. C’était ma première fois et c’était un succès.

« En classe de quatrième, j’ai commencé à écrire des petits scénarios sans savoir ce que je faisais vraiment »

KM: Dans quels autres projets cinématographiques avez-vous construit votre notoriété dans le cinéma?

EDB: J’adore le cinéma et quand vous faites quelque chose avec passion, ça devient facile. Après mon premier film avec Ghislain Towa, je suis revenue sur terre. Je suis retournée à Edéa vendre la nourriture dans les bars avec ma mère, pour avoir un peu d’argent afin de pouvoir repartir à Douala. C’était vraiment très dur, mais je croyais à mon rêve. En 2015, je remonte à Douala, je joue dans le film Coïncidence. En 2017, j’ai tourné dans laweb série « Les go pakgne ». En 2018, je lance ma propre web série avec Tchakounté qui a bien marché.

KM: Peut-on vivre uniquement du métier d’acteur de cinéma au Cameroun?

EDB: Moi je le redis encore, non ! Il faut dire la vérité aux jeunes camerounais pour qu’ils ne fassent pas fausse route, en s’engageant dans une aventure infructueuse. Il faut savoir que lorsqu’on fait un tournage comme ce que nous avons fait avec Madame Monsieur, il y a des contraintes financières.

KM: « Madame, Monsieur » reste jusqu’à présent votre plus grand succès dans le cinéma, quel souvenir gardez-vous de cette série?

EDB: C’était une merveilleuse aventure, je retiens surtout l’ambiance du plateau, on était une famille et c’était magnifique. J’ai aimé travailler avec le réalisateur, car monsieur Ebenezer Kepombia me laissait parfois improviser. Il me faisait confiance.

KM: S’il fallait immortaliser une scène dans Madame Monsieur, ce serait laquelle?

EDB: C’est sans doute celle où je divorce. C’était un long monologue comme j’aime bien. C’était une scène très importante pour la série, pour la femme qui se retrouve dans un foyer et qui n’est pas respectée. J’ai retravaillé mon texte avec l’accord de monsieur Kepombia. C’était l’une de mes plus belles performances.

KM: Est-ce qu’il arrive que les personnages des séries prennent le dessus sur votre personnalité hors caméra?

EDB: Non! C’est deux choses très différentes. J’aime ma vie dans la réalité, je suis complètement différente de ce qu’on voit dans les séries. (Rires) .

« Ne jamais se compromettre pour avoir un rôle »

KM: Vous avez désormais votre maison de production, Quels sont les projets à court terme?

EDB: Tout se passe bien, je prépare le lancement d’une web série. C’est juste pour un test, afin de recueillir l’appréciation des internautes. J’ai d’importants projets pour cette année.

KM: Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui rêvent de se lancer dans le cinéma?

EDB: Je leur demande de rester concentrés sur ce qu’ils veulent, de foncer et surtout, de travailler dur. Si vous voulez faire du cinéma, il faut suivre les personnes qui ont réussi. Ne jamais se compromettre pour avoir un rôle.