La camerounaise a réussi à financer les études de ses quatre enfants grâce à un « beignetariat » de fortune qu’elle tient à Douala. Son fast-food a gagné sa réputation grâce aux délices de ses BHB (beignets-haricot-bouillie, Ndlr).

Une poignée de main dans la grande marmite de pâte, de délicates petites coupures rapides dans la cuvette d’huile bouillante au feu. Tout baigne…pour Mireille Ngueyep dans son business : « J’ai démarré mon activité en 2007, lorsque mon mari nous a quittés. Je n’avais pas d’autre choix. Il fallait trouver une solution pour nourrir mes enfants ».
Le business de « Mamy Makala » semble tourner à plein régime. Pourtant, rien n’a été facile au début : « c’est difficile de trouver un petit espace de commerce à Douala. J’ai tellement supplié pour obtenir cet espace afin d’installer mon foyer à bois et deux petits bancs pour les clients. J’ai démarré avec 5000 F comme capital, montant suffisant pour acheter quelques kilos de farine et un peu de haricot ».

« J’ai démarré avec 5000 F comme capital »

Quinze ans plus tard, les résultats sont au-dessus des attentes. En plus de mettre sa progéniture à l’abri du besoin, Mireille Ngueyep a surtout réussi l’exploit de pourvoir à leurs besoins. « Aujourd’hui, je suis une femme comblée ! Mes quatre enfants ont pu obtenir leur baccalauréat et poursuivent des études universitaires. Ma nièce qui réside maintenant au Canada, a immigré grâce à ce commerce que les gens minimisent. L’activité est lucrative. Je ne regrette rien », se réjouit-elle.
Grâce à ses épargnes, « Mamy Makala » a acheté un terrain et bâti sa maison. La réussite de ce projet n’a été possible qu’avec l’aide de ses enfants qui lui donnent un coup de main. « J’ai éduqué mes enfants dans le sens de l’effort. Tous mettent la main à la pâte lorsque c’est nécessaire. Quand je suis fatiguée, ils prennent la relève », dit-elle.

« Le plus dur est de trouver la bonne idée et d’avoir le courage de commencer »

Par sa réussite, la commerçante souhaite servir de modèle à d’autres. « Le plus dur est de trouver la bonne idée et d’avoir le courage de commencer. Au début, les gens peuvent se moquer de vous, mais quand vous commencez à résoudre vos petits problèmes, vous comprenez que vous êtes sur la bonne voie. N’ayez pas honte de faire un métier qui vous permet de nourrir votre famille », conseille-t-elle.