Son nom est plus illustre que son visage, qui a pourtant fait bonne figure dans les vestiaires du foot. W. De HAPPI tire sa renommée de sa proximité avec Samuel Eto’o Fils, dont il a été le manager. Le diplômé en ingénierie pétrolière est à la tête de plusieurs entreprises.

KM: Avec un diplôme en ingénierie pétrolière, comment vous retrouvez-vousdansle monde du sport?

WDH: En 2008, je suis mes études sur la Côte d’Azur en France. J’ai un ami avec qui je discutais en boîte de nuit et je lui faisais part de mon envie d’investir dans le monde des affaires au Cameroun. J’avais 22 ans à l’époque. C’est cet ami qui m’explique que son père fait dans les matières premières et notamment dans le domaine du sport. Je me suis dit que le Cameroun a une pépinière : la Kadji Sport Academy. Je cherchais un business à même de me générer de gros fonds sans avoir besoin d’y injecter autant. C’est ainsi que je fais mon entrée dans le foot- business.

KM: Quelles sont les qualités d’un bon manager sportif?

WDH: Déjà, je ne suis plus manager sportif. Mais un bon manager doit être à la recherche permanente du bon joueur, il faut être ingénieux, il faut être disponible, pouvoir être capable de déplacer un joueur à vos frais, il faut pouvoir se déplacer en permanence pour des négociations.

 

KM: Vous êtes plus connu pour avoir été le manager de Samuel Eto’o Fils, quels sont les autres footballeurs avec qui vous avez collaboré?

WDH: Le premier joueur que je manage c’est Aboubakar Vincent, c’était en 2008. Le premier joueur que j’ai transféré c’est Jacques Zoua, en 2009 (de Coton Sport au Fc Bâle en Suisse).

C’est en 2012, que je commence à travailler avec Samuel Eto’o. À l’époque, j’étais encore étudiant à Houston, il jouait à AnzhiMakhachkala. Je n’avais pas suffisamment de notoriété pour l’approcher en tant qu’agent et je décide de l’approcher sur le plan du marketing. C’est ainsi que je crée ses comptes Facebook, Instagram et Twitter, qu’il utilise encore aujourd’hui. Je les ai gérés jusqu’à ce qu’ils atteignent six millions d’abonnés. Nous avons travaillé ensemble jusqu’à la fin de sa carrière. Après Samuel Eto’o Fils, il y a eu de nombreux jeunes, à l’instar de Steve Mvoué.

KM: Quand avez-vous décidé d’arrêter le management sportif?

WDH: C’est en octobre 2020 que je prends la décision d’arrêter, juste après la crise sanitaire liée à la Covid-19. Une période relativement difficile pour tous, notamment dans le football. Nous ne pouvions même pas voyager pour rencontrer les joueurs et détecter des talents.

« C’est en octobre 2020 que je prends la décision d’arrêter»

KM: Mais toujours présent dans l’univers du football en Autriche…

WDH: Nous ne sommes pas propriétaire de club en Autriche. Par contre, nous avons un partenariat technique qui nous lie à ce club amateur. Nous y avons injecté des fonds, ce qui nous donne droit à des contreparties.

« Nous ne sommes pas propriétaire de club en Autriche »

KM: Loin du football Wilfried De Happi demeure un entrepreneur…

WDH: Oui, il s’agit du projet « Mon taxi ». Il date en réalité de 2018, si ce projet fonctionne, j’écrierai un livre pour parler de son histoire. C’est un jeune qui m’a approché il y a quatre ans, j’étais encore dans le football. Il avait l’idée mais pas le financement pour matérialiser le projet. J’ai rejoint l’aventure en essayant d’y associer ma touche.

Aujourd’hui, nous avons pu mettre sur pied une application de transport, qui est adaptée à la façon des camerounais de prendre le taxi.

KM: Wilfried De Happi c’est combien de projets au total?

WDH: Il y en a eu des tas. Utopia (l’agence de football), Next Level (l’agence de communication et de markting), Twist (Yaoundé et Douala), nous avons Le Switch, Mon taxi, U lounge à Douala, Exellia on peut s’arrêter-là, pour le moment.

KM: Est-il aisé d’entreprendre au Cameroun lorsqu’on est jeune?

WDH: C’est très dur. La recherche des financements est très compliquée. On a eu la chance d’avoir pu générer des fonds à travers notre passage dans le football. N’empêche qu’il y a des périodes compliquées.