Pour les mordus d’ambiances nocturnes, son nom est connu: Yaya La Moto. Au Cameroun, en Afrique, en Europe il fait grand écho dans les boîtes de nuit. Abdouraman YAYA, de son vrai nom, est de ces managers de discothèques devenus incontournables dans le showbiz camerounais.

KM: Yaya La Moto, d’où vous vient ce surnom?

YLM: J’ai toujours été inspiré par la moto. J’ai débuté à l’âge de 7ans. Mon père était un homme qui aimait la moto. Plus petit, mes balades avec lui se faisaient à moto. C’était un passionné de motocross et autre moto de sport. Il m’a initié à cette passion.

KM: Plus jeune quel était votre métier de rêve?

YLM: Être ingénieur. Je ne pensais qu’à cela, d’ailleurs je suis titulaire d’un baccalauréat F3 obtenu au lycée technique de Mbalmayo. J’ai étudié l’électricité, c’est peut-être ce qui me donne autant d’énergie, loin du destin rêvé d’ingénieur, que je ne connaitrai certainement plus…

KM: Heureusement, vous êtes devenu un génie du showbiz, comment êtes-vous entré dans ces circuits?

YLM: C’est grâce à mon père spirituel Emmanuel Nguele que je m’y retrouve. Plus jeune, j’aimais déjà la fête. Dans les années 90, j’étais le seul jeune à me retrouver à certaines heures dans des coins comme Waka Waka, Le Lamido, à L’alpha Night-Club. Avec la moto j’ai eu à organiser des shows. J’ai même eu à créer un spectacle au niveau du Rond-point Bastos; c’était le dimanche. Les populations accouraient pour se divertir histoire d’admirer le spectacle. C’est ainsi que progressivement j’intègre le monde du showbiz. A 24 ans, je débute au Safari Club, comme manager commercial, puis comme manager général.

« A 24 ans, je débute au Safari Club, comme manager commercial, puis comme manager général »

KM: Quel a été le déclic?

YLM: Mon papa m’avait promis, après l’obtention de mon baccalauréat, de m’envoyer en Europe poursuivre mes études. Cela m’a motivé à travailler dur afin de me rendre en France. J’ai obtenu mon examen et papa me fait savoir que je devrais aller à l’Université Yaoundé II-Soa, pour ma première année. Je tombais des nues et je lui ai dit que ce n’était pas possible, parce qu’il m’avait fait une autre promesse. Cette nouvelle m’a découragé et je suis entré dans l’univers du divertissement.

KM: Il n’y a pas eu que le Safari dans le parcours de Yaya La Moto…

YLM: Après le Safari, nous avons travaillé, comme deuxième manager, dans une boîte de nuit appartenant au célèbre Moto Georges. Des années sont passées puis j’ai été embauché où je travaille actuellement au Black and White, c’était en 2013. J’y suis resté jusqu’en 2017, le temps de prendre un petit break.

KM: Qu’est-ce qui fait votre particularité dans la gestion de l’industrie du divertissement?

YLM: J’ai beaucoup voyagé afin d’apprendre. J’ai dû me déplacer à maintes reprises pour cerner la nuance entre les touches occidentale et africaine dans le secteur du showbiz. C’est ainsi que je me suis inspiré de certaines approches glanées ici et là, pour apporter une touche singulière.

« Molare, Lino Versace, jean Jacques Kouame, Abou Nidal de Genève, Debordo sont des amis et partenaires d’affaires »

KM:Yaya La Moto ce n’est certainement pas que l’industrie du divertissement.

YLM: Effectivement, à mon retour au Cameroun, je me suis dit qu’il était temps de mettre sur pied, mes propres entreprises. J’ai une entreprise de location, vente de véhicules et je réalise des marchés dans le BTP, cela fait cinq ans déjà.

KM:Vous avez côtoyé la Jet-set ivoirienne à une certaine époque…

YLM: Molare, Lino Versace, Jean Jacques Kouame, Abou Nidal de Genève, Debordo sont des amis et partenaires d’affaires. La première et dernière fois que Doug Saga arrive au Cameroun, en 2006, c’est par mon biais et celui de Chinois Yangeu. Ce relationnel m’a beaucoup apporté, m’a permis de rencontrer des sommités comme Ahmed Bakayoko, le Colonel Watao, tous deux de regrettée mémoire.