Dans l’art du show, il a du répondant… Il est de ceux qui ont su hisser haut, un style musical issu des quartiers défavorisés du Cameroun. Aujourd’hui, les vibrations de Happy d’Efoulan permettent d’exporter le Mbolé. Entre rêves et passions, l’artiste partage sa vision.

KM: Le Mbolé c’est un rythme musical relativement nouveau au Cameroun. Comment se fait votre rencontre avec cette sonorité qui enchante la jeunesse?

HAPPY: J’ai commencé à chanter dans les veillées mortuaires. Plus jeune, lorsqu’il y avait un évènement lié à des obsèques ou à une célébration festive, j’allais chanter avec des amis, même quand nous n’étions pas invités. C’était une distraction au départ. Bien après, l’activité a commencé à devenir plus sérieuse.

KM: Quelle est l’influence de votre quartier (dont vous portez d’ailleurs le nom), sur le style de musique que vous produisez aujourd’hui?

HAPPY: Mon quartier a toujours compté pour moi. C’était naturel de représenter ce coin de Yaoundé, car tous mes amis et les autres jeunes, avec qui je faisais du Mbolé sont issus de ce quartier. Mon nouveau producteur vient aussi d’Efoulan. C’est une histoire que Dieu a écrite, il y a sa main dedans.

« Un album va arriver mais, nous ne nous mettons pas la pression, parce qu’il faudrait bien le travailler »

KM: À propos de votre tournée européenne. Comment vos sonorités sont accueillies à l’hexagone?

HAPPY: J’ai été très surpris de voir que le mbolé est vraiment très apprécié à l’extérieur. J’ai reçu un accueil chaleureux en Europe et ma musique intéresse pas mal de monde, surtout les compatriotes de la diaspora. J’ai d’ailleurs hâte de faire une deuxième tournée européenne.

KM: Aujourd’hui, vous avez créé votre propre label “Soldat Dozo”. Pensez-vous produire des jeunes afin de faire du Mbolé une industrie culturelle?

HAPPY: Cette nouvelle aventure est importante puisque, mon producteur m’aide à développer mon propre label. Ce qui me permet de former d’autres jeunes. Après, je pourrais voler de mes propres ailes. Le moment venu, je signerais d’autres jeunes talents afin de les aider à mon tour.

KM: Vous privilégiez depuis le début de votre carrière des maxi singles et des featurings. Peut-on s’attendre à un album ?

HAPPY: Oui ! Avec mon producteur, nous en parlons. Un album va certainement arriver mais, nous ne nous mettons pas la pression, parce qu’il faudrait bien le travailler.

« Mon objectif est que ma musique soit écoutée dans le monde entier »

KM: Vous avez déjà conquis le cœur de nombreux camerounais. Des projets pour conquérir l’Afrique et pourquoi pas le monde?

HAPPY: Evidemment. C’est d’ailleurs dans cette dynamique que s’inscrira, l’album et bien d’autres projets en gestation. Mon objectif est que ma musique soit écoutée dans le monde entier.

KM: HAPPY D’EFOULAN est aujourd’hui une source d’inspiration, pour les jeunes. Quelles sont vos initiatives en faveur de la jeunesse notamment les enfants de la rue?

HAPPY: Les enfants de la rue et moi sommes des frères. Je sais ce qu’ils vivent et je comprends parfaitement leurs difficultés. Si le Seigneur me donne des moyens et des opportunités, je n’hésiterai pas à leur venir en aide.

« Les enfants de la rue et moi, sommes des frères. Si le seigneur me donne des moyens et des opportunités, je n’hésiterai pas à leur venir en aide»

KM: On a vu Tenor par exemple en concert grand public au Palais Polyvalent des sports de Yaoundé, il avait fait salle comble. Dans vos projections, pensez-vous faire un concert d’une telle envergure ?

HAPPY: Tenor a fait un très grand concert. Je pense qu’avec l’ampleur que prend le Mbolé, ce sera possible un jour si Dieu le veut.