Quand Tradition Épouse Modernité

Noces de cuir. Invitation d’un vendredi aux couleurs des accessoires ethniques, chics et inspirés des deux vents de tendances qui s’entrelacent et forment un bouquet esthétique pour donner plus de prestige à la femme noire, dans toute la pureté de sa beauté. L’ivoirienne autodidacte Aya Keïta célèbre le mariage de ses créations.

Elle bouillonne de créativité. Ses œuvres scellent l’union de deux réalités qu’on a souvent tendance à opposer. Tradition et modernité, une fois mises ensemble, forment un beau couple qui traduit la réalité actuelle d’un monde où les barrières de la différence s’effondrent tout seul. « Je puise dans la tradition, en y ajoutant une touche de modernité. C’est ce qui fait la particularité de mes créations », confie la promotrice d’Aya K Design.

Des créations au souffle pluriel, puisées aux sources de la tradition et de la modernité. Il faut donc s’appeler Aya Keita pour pouvoir transformer le cuir traditionnel ou moderne en sandales et du bronze pour fabriquer des bijoux (bracelets, boucles d’oreilles…). C’est presqu’une obsession pour ce nouveau concept qu’elle nomme « luxe africain.» Aya se veut l’ambassadrice d’un mode vestimentaire typiquement africain et totalement décomplexé des créations occidentales. « Mon rêve est d’étendre mon activité au-delà des frontières du continent, afin de montrer à la face du monde notre savoir-faire et mettre de la lumière sur la diversité culturelle de l’Afrique », clame-t-elle.

Des Yeux Pleins de Rêves

Les créations d’Aya K Design répandent un parfum aux origines africaines qui traverse les frontières. Elle raconte aussi, à travers ses œuvres, la beauté du savoir-faire de la femme africaine.

Donner des ailes aux dames du continent, elles peuvent se faire belle grâce aux créations d’une professionnelle du design. Aya K ne se lasse pas d’impressionner. Avec courage, abnégation et détermination, elle dirige sa petite structure qui emploie près de sept jeunes ivoiriens. « Mon rêve est de m’installer dans tous les pays africains et d’avoir des filiales partout dans le monde », souhaite-t-elle. Du luxe africain avec une bonne dose de modernité occidentale. Autodidacte, ses objets portent un engagement  qu’elle a appris en observant d’un œil passionné.

Offrir à son continent une place de choix dans l’univers de la mode. « Je suis une panafricaine. Mes matières premières viennent de tous les coins d’Afrique : Mali, Ghana, etc. Je crois que dans le concert de la mode mondiale, l’Afrique a une bonne partition à jouer. Aujourd’hui les jeunes proposent des produits originaux et certaines grandes marques s’inspirent de leurs productions », rassure-t-elle. Les yeux pleins de rêves, Aya, ce nom qu’elle porte parce que née un vendredi, vante les atouts d’une Afrique qui ouvre les bras au monde et à la modernité. « Je souhaite qu’on nous apporte un accompagnement afin de progresser davantage. Il me faut près de 30 millions de Fcfa pour installer une bonne usine de production avec des machines performantes ». Keïta le sait, le chemin reste encore long. Mais elle ne baisse pas les bras, et travaille sans relâche pour que ses créations habillent le monde.