En 2016, il a valablement représenté le Cameroun à Dubaï. Cette participation lui a valu des reconnaissances 3e Dauphin et Prix du meilleur défilé au Dubaï Man Of The Word, Jasaïd, nom éponyme qu’il a attribué à sa marque de vêtements Streetwear, a notamment pour principales sources d’inspirations, ses origines africaines. En dépit de ce succès encourageant pour lui, l’homme aux multiples collections lancées sur le marché ne manque pas de relever les obstacles qu’il rencontre dans son domaine. 

KM: Mannequin sacré, designer célébré, dites-nous comment s’est forgée la notoriété de votre enseigne?

Jasaïd: Il est vrai qu’en tant que mannequin, le fait d’avoir représenté le Cameroun à Dubaï en 2016, pour le compte du concours Dubaï Man Of The World et d’y avoir remporté deux prix (3e Dauphin et Prix du meilleur défilé), a eu un impact très positif sur la notoriété de Jasaïd. Par contre, la marque Jasaïd elle-même était déjà assez connue du grand public bien avant cela, car elle fait partie des pionnières dans le domaine du streetwear au Cameroun.

KM: Comme entrepreneur, vos origines africaines n’ont-elles jamais constitué une source de complexe ou de blocage?

Jasaïd: Je dirai le contraire. Mes origines africaines sont mes premières sources d’inspiration et de motivation car, en atteignant notre objectif qui est de conquérir le monde, nous allons prouver à la jeunesse africaine que tout est possible, peu importe d’où l’on vient.

KM: A votre actif, combien de collections à ce jour?

Jasaïd:  Nous comptons déjà 10 collections à ce jour : Skillz (2013) ; Cardia (2014) ; W.A.N.O.P (2015) ; Kaprikorn (2015) ; Jasaïd Mixtape (2017) ; LaBague (2017) ; Complet-complet (2018) ; Jamuna (2020) ; Jaillot (2022) et Pics & patterns (2023). Des collections qui nous ont permis de donner notre apport dans le monde de la mode.

KM: La matière première que vous utilisez, d’où vient-elle ?

Jasaïd:  Comme au Cameroun nous ne produisons pratiquement rien sur place en matière de textile, la matière première vient essentiellement de l’extérieur, en Asie, Europe et Afrique de l’Ouest en l’occurrence.

« Les coûts de production sont assez élevés à cause du manque d’industrialisation ».

KM: Comme designer, quelles sont vos réalisations que beaucoup ignorent ?

Jasaïd:  J’ai réalisé toutes les tenues du groupe de dance War Zone (vainqueur du concours Malta Street Dance, Ndlr) durant tout leur parcours à l’époque des battles (2004 – 2011).

KM: Quel est le plus beau jour de votre parcours professionnel?

Jasaïd:  En tant que mannequin, c’était bien sûr lors de mes deux sacres à Dubaï en 2016. Et en tant que designer/promoteur de Jasaïd, c’était le 14 février 2014, lors de notre premier événement qui avait pour but de présenter officiellement la marque et notre deuxième collection. Ce jour est spécial pour moi, car nous n’étions encore que de jeunes étudiants.

KM: Nous sommes au cœur de l’entrepreneuriat. Quels sont les obstacles auxquels vous faites face ?

Jasaïd:  Les obstacles auxquels nous faisons face sont premièrement le financement. Ensuite, les coûts de production assez élevés à cause du manque d’industrialisation. Et pour finir, le manque de certaines matières premières qui nous limitent dans l’étendue de la possibilité de nos créations.

KM: En dehors du Cameroun, quels sont les autres pays africains où vos productions de streetwear sont bien accueillies?

Jasaïd:  En dehors du Cameroun, nous vendons beaucoup plus en Europe et en Amérique. Les commandes proviennent très peu des pays africains. Je crois que cela résulte, entre autres, de la difficulté d’expédier les produits d’ici vers les autres pays d’Afrique.

« Les coûts de production sont assez élevés à cause du manque d’industrialisation ».