Reine de beauté depuis le berceau, elle découvre la scène à tout juste dix ans. En 2023, elle décroche le Graal, et devient la femme la plus sublime du Cameroun. Elle ne se contente pas d’être qu’un bout de paradis féminin. La jeune dame à la silhouette de rêve et au regard dévastateur est aussi un cordon bleu et pousse quelquefois la chansonnette.

KM: D’où vous vient cette passion pour les scènes et les lumières ?

MP: Je n’étais qu’une gamine de dix ans, quand ma grande sœur m’a emmenée au défilé de l’une de ses amies. Des années plus tard, à l’âge de 17 ans, j’ai décidé de participer au concours Challenge Vacances à Douala. J’ai terminé en quart de finale. En 2020, je décide alors de participer à Miss Orangina où j’ai été finaliste. La même année, je prends part à Miss Douala Fiesta 2020, et je remporte le titre. Cette compétition m’a ouvert beaucoup de portes, et j’ai pu réaliser mon projet qui porte sur la sensibilisation autour du cancer du sein. 

KM: Et la suite?

MP: Bien après, le concours Miss Cameroun a été lancé. J’étais très embarrassée au départ, mais grâce aux conseils de mon père et la motivation de mon directeur à l’école, j’ai finalement accepté le challenge. Malgré la pression, j’ai donné le meilleur de moi et le jour de la régionale, j’ai beaucoup pleuré lorsque j’ai été élue Miss Littoral. Nous avons poursuivi avec notre plan d’actions sur l’éducation de la femme en cancérologie du sein. Nous avons sensibilisé les jeunes filles, mais aussi les garçons, puisque le cancer touche aussi 5% d’hommes.

KM: Comment fait-on pour se coucher un soir et se réveiller le lendemain matin avec une couronne de Miss Cameroun sur la tête?

MP: Ce n’est pas du tout facile. Il faut une préparation physique, l’expression doit être soignée. Vous devez pouvoir vous exprimer en français et en anglais, le Cameroun étant un pays bilingue. Il y a aussi, une préparation financière avec les sponsors qui aident à réaliser les projets. Il y a toute une équipe qui m’accompagne.

KM: Comment comprendre que vos parents soutiennent votre carrière, quand on sait qu’en Afrique les géniteurs sont très souvent réticents à ce type d’activité ?

MP: Mes parents me font confiance. Ils me disent que je suis certes très jeune, mais ils savent que je peux prendre de bonnes décisions. C’est vrai qu’au départ ma mère n’était pas d’accord. Par contre, mon père me soutenait entièrement.

KM: Africaine, que reste-t-il encore de naturel et de pur chez la Miss Cameroun?

MP: Je suis assez naturelle, je n’utilise pas trop de fond de teint et je ne me dépigmente pas la peau. Je conseille aux jeunes filles africaines de garder leur teint parce que les produits décapants  sont aussi des causes du cancer de la peau.

KM: Que gagnez-vous en tant que  Miss Cameroun?

MP: J’ai reçu la somme de 5 millions de FCFA quand j’ai gagné la compétition, et j’ai un salaire de 100.000 FCFA par mois. Je bénéficie d’un luxueux appartement tout au long de mon mandat. J’ai aussi reçu une voiture 4×4. Le plus important est que la Miss gagne en relations humaines et en contacts.

KM: Savoir faire la cuisine, cela compte encore lorsqu’on est Miss?

MP: Evidemment ! Une Miss, c’est d’abord une femme, et elle devrait savoir cuisiner. J’aime faire la cuisine. Ma grande sœur m’a permis de développer ce côté-là. Je sais d’ailleurs cuisiner plusieurs mets camerounais.

KM: Vous êtes belle, mais vos combats sont-ils réels?

MP: En effet, j’ai de nombreux combats notamment, aider les femmes à lutter contre le cancer du sein. Je travaille également pour la valorisation des sites touristiques au Cameroun. Il est important de faire découvrir les merveilles de ce beau pays au monde entier.